L’acupuncture est l’une des cinq branches de la Médecine traditionnelle chinoise (MTC), avec la pharmacopée, la diététique, le massage Tui Na et les exercices énergétiques (Qi Gong et Tai-chi). Elle consiste à stimuler des points très précis du corps, le plus souvent au moyen de fines aiguilles, afin de rééquilibrer le Qi, l’énergie vitale indispensable à la vie. En d’autres termes, on pourrait dire que cela permet de renforcer les processus d’autorégulation et de guérison lorsque l’organisme subit une agression (causée par un virus, stress, blessure, etc.).

L’acupuncture est une approche énergétique et holistique. Il importe pour le praticien de traiter la source de la maladie et pas uniquement les symptômes.

  

Que soigne l’acupuncture

L’acupuncture est indiquée en prévention ou en traitement des troubles dits fonctionnels, c’est à dire liés au fonctionnement de certains organes. L’acupuncture permet de traiter des déséquilibres locomoteurs (arthrite, tendinite), respiratoire (bronchite, allergies, asthme), gastro-intestinal (constipation, colon irritable, diarrhée), nerveux (dépression, stress, phobie), etc. Elle contribue aussi à soulager divers maux courants mais elle ne saurait guérir certaines maladies graves ni pallier des déficiences génétiques.

L’acupuncture apporte également apporter un soutien dans le cadre de l’arrêt du tabac, sevrage divers et régimes.

L’OMS reconnaît l’acupuncture comme thérapie dans pas moins de 50 pathologies :

Stress, anxiété, dépression, migraine, insomnie, traumatisme sportif, lumbago, douleurs cervicales, tendinites, fatigues chroniques, ballonnements, constipation, infertilité, règles douloureuses…

  

Déroulement d’une séance

  

Première consultation

Toute séance d’acupuncture débute par une consultation afin d’évaluer l’état de santé du patient et ainsi de déterminer l’origine des symptômes dont souffre ce dernier. Un bilan de santé complet basé sur l’interrogation, l’observation (langue, peau), les palpations (pouls chinois). Certaines questions posées par le praticien sont différentes de celles posées classiquement par le médecin généraliste.

Du picotement à la relaxation profonde …

En général, l’effet d’un traitement d’acupuncture est très relaxant. Les aiguilles, à peine plus grosses qu’un cheveu, ont été conçues pour s’insérer dans la peau sans résistance et sans douleur. Au moment de l’insertion de l’aiguille, la sensation serait comparable à une légère piqûre de moustique. Au cours du traitement, lorsque l’énergie travaille autour de l’aiguille, il est courant de ressentir un léger picotement, engourdissement ou même une radiation le long de la zone traitée. Habituellement, l’acupuncteur utilise de 1 à 15 aiguilles, qu’il laisse sur différents points pendant 20 à 40 minutes, selon le problème à traiter.

 

Aiguilles d’acupuncture

Nombre de séances & fréquence

Combien faut-il de séances d’acupuncture pour soigner une maladie ?

Le nombre de séances est différent en fonction de chacun. Cependant, les patients commencent généralement à ressentir les effets du traitement au bout de deux à trois séances, parfois même déjà après la première consultation.

En cas de maladie aigüe, ou de symptômes ponctuels, une à deux séances suffit la plupart du temps.

Pour les maladies chroniques, le nombre de séances sera évidemment plus important afin de traiter le problème à sa source. D’autres facteurs seront également à prendre en compte: âge du patient, chronicité et gravité de la maladie, hygiène de vie, profession, saison, etc. Dans la pratique, le patient et le thérapeute cheminent côte-à-côte en évaluant l’évolution de la maladie et les conséquences dans la vie de tous les jours; le nombre de séances est ainsi fixé d’un commun accord. L’évolution favorable vers la guérison se manifeste de diverses manières : diminution puis disparition des symptômes, amélioration du tonus général (tant physique qu’émotionnel), meilleure résistance aux facteurs extérieurs, etc.

Il est important d’aller jusqu’au bout d’un traitement pour que les symptômes ne réapparaissent pas au bout de quelques mois.

Il est également conseillé de faire un « rappel » de 3 à 4 séances par année, à chaque changement de saison par exemple, afin d’équilibrer le corps et ainsi prévenir la maladie.

Fréquence des séances d’acupuncture

En règle générale, et selon le type d’affection, je conseille 2 à 3 séances les deux premières semaines. Puis, selon l’évolution du traitement, les séances peuvent être espacées à raison de 1 à 2 par semaine. Dans le cas d’affections chroniques, il conviendra que le cycle de traitement soit réactivé, au bout de 3 ou de 6 mois, par quelques séances de rappel.

Plus la maladie est chronique, plus les séances doivent être répétées, prolongées et fréquentes.

  

Autres techniques

Pour accroître les effets du traitement, d’autres techniques peuvent être utilisées telles que la moxibustion qui consiste à appliquer un cône ou bâtonnet d’armoise séchée, sur les aiguilles ou au-dessus des points d’acupuncture.

Les ventouses, apposées sur un point ou une zone. Le massage. Et bien d’autres techniques.

A chaque séance, pour un même patient et une même maladie, le traitement – choix des points, de la technique, des aiguilles – peut être différent, car il prend en compte la qualité du Qi et l’état du patient à un moment précis.
  

Une pratique différente en occident

L’acupuncture utilise 361 points* précisément repérés et nommés. L’acupuncteur les stimule par des aiguilles stériles, les masse ou les chauffe à l’aide de cigares d’armoise. Il peut effacer un symptôme par quelques points « recettes » ou déterminer les points efficaces chez un malade au moment où il consulte.

La pratique diffère en occident et en Extrême-Orient : on ne traite pas de la même façon un Chinois qui consulte au plus tard huit jours après l’apparition de son symptômes, pratique le Taiqi, utilise la phytothérapie, suit une diététique adaptée, se fait soigner tous les jours, et un Occidental qui consulte la cinquième année (quand ce n’est pas la quinzième), ignore tout des pratiques corporelles, des plantes et des aliments de la la Chine, se fait traiter une par semaine ou par mois et s’interroge souvent sur le sens de son symptômes.

Ce constat nous amène à utiliser d’autres points que ceux communément utilisés en Extrême-Orient. Mais cette recherche enrichit l’acupuncture et témoigne de son universalité (elle est la seule médecine traditionnelle utilisable hors de son milieu par des étrangers et, de plus, adaptable au contexte).

En Chine, la MTC avait d’abord une vocation préventive : certaines familles venaient consulter régulièrement, à chaque saison ou à chaque équinoxe, un acupuncture pour qu’il les maintienne en bonne santé. On dit qu’ils ne le payaient plus quand ils étaient souffrants. En Occident, l’idéal serait que les personnes bien portantes fassent de même. Dans l’état actuel des choses, nous recommandons aux malades déjà traités pour des infections à répétition, des allergies, des dépressions, par exemple, de prévenir les rechutes, annuellement ou semestriellement selon les cas.

(Jean-Marc Kespi – Médecine Traditionnelle Chinoise – Une introduction)

* Symboliquement il existe 365 points d’acupuncture. Ce nombre met en parallèle les 365 articulations des souffles dans le corps humain avec les 365 jours de l’année solaire astronomique.